Un nouveau prieuré à Tokyo

Source: FSSPX Actualités

Les abbés Thomas Onoda et Etienne Demornex devant le nouveau prieuré

Après 27 ans d’apostolat au Japon, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a enfin pu ouvrir un prieuré à Tokyo.

Depuis son ordination sacerdotale en juin 1993, l’abbé Onoda n’a cessé de faire la navette entre les Philippines et le Japon, afin d’exercer son apostolat dans son pays d’origine.

Initialement, l’ouverture du prieuré était prévue pour septembre dernier, mais une certaine épidémie a bouleversé de nombreux plans dans le monde entier.

Le nouveau prieuré, érigé sous le patronage de L’Etoile du matin, titre attribué à la très Sainte Vierge dans les litanies de Lorette, sera finalement ouvert le 13 janvier 2021, en la Commémoraison du Baptême de Notre Seigneur.

Que le Cœur Immaculé de Marie répande ses grâces sur le peuple japonais. Qu’elle convertisse ces âmes assises dans les ténèbres, mais qui, une fois converties, ont su donner de si beaux fruits. Que l’on songe aux chrétiens cachés, qui, dans la région de Nagasaki, ont gardé la foi catholique pendant plus de 200 ans, sans prêtres.

Que l’on songe encore à cette la belle figure de Paul Nagaï, qui a écrit des pages si imprégnées d’esprit chrétien, au milieu des ruines de Nagasaki après l’explosion de la bombe destructrice.

Que l’Etoile du matin ouvre ainsi la voie au Soleil de Justice au pays du Soleil levant !

L'abbé Onoda dans la chapelle du prieuré

Voici un très beau texte de Paul Nagaï, médecin converti, qui eut l’occasion de soigner le P. Maximilien Kolbe, lors des deux années que ce dernier passa au Japon. Ce texte profondément catholique, montre les fruits que la grâce peut produire dans une âme d’élite.

Urakami, la victime choisie

Le 23 novembre 1945, une messe de requiem est célébrée devant la cathédrale dévastée d’Urakami, le quartier catholique de Nagasaki. Le docteur Paul Nagaï a écrit un texte pour l’occasion, qui sera lu devant tous les fidèles.

« Le 9 août 1945, à dix heures et demie du matin, le suprême conseil de guerre se réunit au Quartier Général Impérial pour savoir s’il fallait capituler ou non. Ce fut donc au moment même de cette décision pour la paix ou pour la continuation de la guerre qu’explosa la bombe atomique, à 11 heures 2 minutes, sur notre quartier d’Urakami. En un instant, 8000 chrétiens furent rappelés à Dieu, et notre cathédrale disparut dans les flammes.

« Le 15 août, l’Édit impérial mit fin aux combats, et une première lueur de paix recommença à briller sur le monde. Or ce jour-là, l’Église fêtait l’Assomption de la Vierge Marie, à laquelle était dédiée notre Cathédrale. Cette coïncidence n’était-elle pas due à l’œuvre délicate de la volonté de Dieu ?

« Nous avons entendu dire que cette seconde bombe atomique, après Hiroshima, était destinée à une autre ville. Des nuages épais rendirent cette cible impossible, si bien que l’équipage américain changea de plan au dernier moment, et se dirigea vers sa cible secondaire : Nagasaki.

« L’objectif devait être le nord des fabriques de munitions, mais le vent fit dériver la bombe au-dessus de la Cathédrale. Ainsi nous savons que la Cathédrale n’a pas été visée par les pilotes américains. Mais c’est la Providence de Dieu qui choisit Urakami.

« N’y aurait-il pas un rapport mystérieux entre la cessation de la guerre et la destruction d’Urakami ? Urakami ne serait-elle pas la victime choisie, l’holocauste offert sur l’autel du sacrifice en expiation pour tous les péchés de cette deuxième guerre mondiale ? (…)

« Pourquoi devons-nous continuer une existence de souffrance ? Maintenant nous voyons l’énormité de nos fautes et nous comprenons que si nous restons aujourd’hui en vie, c’est que nous avons encore un long chemin à parcourir pour devenir à notre tour une offrande digne. (…)

« Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. C’est fidèlement et jusqu’au bout que nous monterons ce chemin semé de douleurs. En le suivant, affamés, assoiffés, méprisés, fouettés, nous savons que nous sommes aidés par Celui qui jusqu’au sommet du Calvaire a porté sa Croix : Jésus-Christ.

« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que soit béni le nom du Seigneur. Soyons reconnaissants que Nagasaki ait été choisie pour ce sacrifice par lequel paix et liberté ont été rendues au monde. Que les âmes de tous nos défunts reposent en paix dans l’amour de Dieu. »