Lettre aux amis et bienfaiteurs - decembre 2021 : "Ne craignez pas petit troupeau."

Chers amis et bienfaiteurs,

Ne craignez point, petit troupeau, parce qu’il a plu à votre Père de vous donner son Royaume. (Lc 12,32)

Le jour de Noël, nous adorerons à l’étable de Bethléem et, songeurs, nous nous demanderons : quel spectacle étrange ― la Mère enceinte de Dieu et saint Joseph, contraints, par un caprice de César, à entreprendre un voyage durant un jour d’hiver, puis, se voyant refuser l’entrée à l’auberge, trouvent refuge dans une étable ! Puis c’est là qu’à minuit, par un froid glacial, que, dans la pauvreté, naît pour notre salut le fils de Dieu, la seconde Personne de la Sainte Trinité. Comment est-ce possible ? Pourquoi Dieu permet-il que Son Fils unique soit assujetti aux aléas de la volonté d’un empereur et qu’il naisse dans l’indigence ? Et pourquoi Dieu a-t-il prévu que Son Fils vive une vie cachée pour ensuite, après quelques années à peine d’enseignement ― au cours desquelles il subira les attaques de plus en plus intenses de ses ennemis ―, être mis à mort ? À travers les siècles, une complainte résonne : pourquoi le bien souffre-t-il tant, alors que prospère le méchant ? Sans doute que c’est là une preuve qu’il n’y a aucun intérêt à être bon. Comme David l’a si bien exprimé :

Mais mes pieds ont presque chancelé, et mes pas ont presque dévié. Parce que j’ai porté envie aux hommes iniques, voyant la paix des pécheurs. Parce qu’ils ne pensent pas à leur mort, et que leur plaie n’a pas de consistance. Ils ne seront pas sujets à la fatigue des hommes, et avec les autres hommes ils ne seront pas frappés ; c’est pour cela que l’orgueil s’est emparé d’eux, qu’ils se sont couverts de leur iniquité et de leur impiété. Leur iniquité est sortie comme de leur graisse ; ils ont suivi le sentiment de leur cœur. Ils ont pensé et ils ont parlé méchanceté ; ils ont parlé hautement iniquité. Ils ont posé leur bouche contre le ciel, et leur langue a passé sur la terre. C’est pour cela que mon peuple en reviendra là : et les impies trouveront en eux des jours pleins. Et ils ont dit : Comment Dieu le sait-il ? Et le Très-Haut en a-t-il connaissance ? Voilà que ces pécheurs eux-mêmes, vivant dans l’abondance, ont obtenu des richesses. Et j’ai dit : C’est donc sans cause que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains parmi des innocents. Car j’ai été affligé tout le jour, et mon châtiment a eu lieu les matins[1].

Dieu se fait-il donc le moindre souci pour ceux qui Le cherchent ? Bien sûr que si ! Mais alors, pourquoi les laisse-t-il à eux-mêmes ? David tente de trouver la réponse :

Je pensais à connaître ce mystère : un pénible travail s’est trouvé devant moi[2].

Les événements de la vie sont comme une illusion d’optique. Lorsque vous voyez une illusion d’optique, il semble que vous ne voyez rien d’autre que des détails informes à travers un mélange confus de couleurs. Mais tout change dès lors que la personne qui en connaît le secret vous montre comment vous devez regarder la chose. Toutes les lignes tordues s’arrangent alors d’elles-mêmes dans l’ordre adéquat, d’où émerge une image aux lignes et proportions claires et distinctes. Mais alors, quel est le point de vue par lequel considérer les choses de la vie ?

… Jusqu’à ce que j’entre dans le sanctuaire de Dieu, et que je comprenne leurs fins dernières. Mais cependant, à cause de leurs tromperies, vous leur avez envoyé des maux ; vous les avez renversés, tandis qu’ils s’élevaient. Comment sont-ils tombés dans la désolation ? Soudain ils ont défailli : ils ont péri à cause de leur iniquité. Comme un songe de ceux qui s’éveillent, Seigneur, vous réduirez au néant leur image dans votre cité[3].

Le point de vue de l’éternité est celui par lequel on peut comprendre l’énigme de la vie et celle de l’histoire. La finalité de ce monde et de toutes les créatures qui s’y trouvent (sauf l’homme) est l’homme, et la finalité de l’homme consiste à sauver son âme. Par conséquent, la paix du méchant est une malédiction. C’est le silence de Dieu qui n’agit plus pour apporter le salut au méchant. Ultimement, toute la prospérité du méchant disparaît comme se dissout un rêve, et, par leur impénitence finale, ils se retrouvent condamnés à l’enfer. À l’opposé, la souffrance du juste est une bénédiction, car c’est le signe de sa conformité au Sauveur crucifié.

Pour conserver son équilibre dans ce monde, tout doit être abordé selon le point de vue de l’éternité. Imaginez un ennemi qui vous invite à un repas merveilleux mais qui vous hait. Quel bien ce repas peut-il vous faire si tout ce que votre hôte porte dans son cœur à votre égard est la haine ? De la même manière, toutes les bonnes choses dans ce monde ne me font aucun bien si je n’ai pas Dieu. Si je possède toutes ces choses mais n’ai pas Dieu, je n’ai rien. Si j’ai Dieu, j’ai tout. Le seul vrai mal est le péché. Ce qui gouverne ce monde n’est pas un jeu de hasard. Dieu a tout disposé pour le salut du juste et pour Sa gloire. S’il permet que l’herbe pousse dans le champ de blé, c’est parce qu’Il les séparera au moment opportun. Le méchant existe pour se convertir, ou, en nous éprouvant, pour nous rendre plus forts.

Tout au long des deux turbulentes années que nous venons de vivre, et que, n’en doutons pas, nous continuerons de vivre, le danger reste présent pour nous de voir le mal temporel comme étant le mal réel : « Or, nous avons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu »[4]. La providence de Dieu est infaillible. C’est la raison pour laquelle j’invite, à la fin de cette année de grâce 2021, tous les fidèles, jeunes et aînés, à se joindre à leurs prêtres à la veille du jour de l’An afin de remercier Dieu pour toutes choses, qui proviennent de Sa main ; pas seulement pour les bonnes choses, mais aussi pour les croix, parce que ces croix, plus encore que les bonnes choses, nous rendent semblables au Christ. Renouvelons à cette occasion notre foi, notre espérance, notre amour et notre confiance envers Dieu, en étant reconnaissants qu’Il nous ait choisis pour vivre la période actuelle afin que nous puissions être Ses témoins. Au cours de la première partie, d’une durée d’une heure ou plus, nous viendrons en grand nombre afin d’épancher privément nos cœurs en Dieu ; la dernière heure sera une période de prière publique au cours de laquelle nous prierons avec le Rosaire, puis suivront la Litanie du Saint Nom de Jésus, la prière pour la grâce d’accomplir la volonté de Dieu, la prière pour la préservation de la Foi, la prière pour l’Amour de Dieu, un acte de confiance en Dieu, et les autres cérémonies habituelles de Bénédiction. Après la conclusion de la Bénédiction, un Te Deum sera chanté pour obtenir l’indulgence de ce jour.

Permettez-moi de vous remercier pour toutes les prières et l’aide que vous avez accordées à vos prêtres cette année, et de souhaiter, à vos familles et vous-même, un Noël béni et de paix.

Sincèrement vôtre dans le Christ,

Abbé David Sherry,

Supérieur de District.

 

Lieux et heures où l’adoration aura lieu le 31 décembre 2021 :

Québec

Lévis 9 :45 – 11 :45 PM

Montréal 3:00 – 5:45 PM

Saint-Césaire 3:00 – 6:30 PM

Shawinigan 5 :45 – 7 :45 PM

Sherbrooke 3:00 – 6:15 PM

Alberta

Calgary 7:00 – 9:00 PM

Edmonton 1:30 – 3:30 PM

Rocky Mountain House 7:00 – 9:00 PM

Colombie-britannique

Langley 6:00 – 9:00 PM

Nanaimo 9:45 – 11:45 AM

Vernon 10:45 – 2:45 AM

Manitoba

Winnipeg 6:45 – 8:45 PM

Ontario

Dryden 5:45 – 7:45 PM

New Hamburg 2:00 – 6:30 PM

Orillia À confirmer

Sainte-Catherine 7:00 – 9:00 PM

Toronto 7:00 – 9:00 PM

Saskatchewan

Welwyn 6:45 – 8:45 PM

PRIÈRES

Prière pour obtenir la grâce de faire la volonté de Dieu

(Extrait de l'Imitation du Christ, III, 15 ; v, 3. Indulgence accordée par Léon XIII, le 27 février 1886).

Accordez-moi, ô bon Jésus, Votre grâce ; qu'elle soit en moi, qu'elle agisse avec moi, et qu'elle demeure en moi jusqu'à la fin. Faites que je désire et veuille toujours ce qui Vous est le plus agréable, et ce que Vous aimez le plus. Que Votre volonté soit la mienne, que ma volonté suive toujours la Vôtre, et jamais ne s’écarte en rien. Qu’uni à Vous, je ne veuille ni ne puisse vouloir que ce que Vous voulez ; et qu’il en soit ainsi de ce que Vous ne voulez pas.

Prière pour la préservation de la foi

(Indulgence accordée par Léon XIII, le 11 avril 1888.)

O mon Rédempteur, viendra-t-il jamais ce moment terrible où l'on ne trouvera que peu de chrétiens animés de l'esprit de foi ? Ce moment où, provoqué à l'indignation, Vous nous retirerez Votre protection ? Les vices, les mauvaises habitudes de nos enfants ont peut-être irrévocablement poussé aujourd'hui même Votre justice à la vengeance ! Ô Vous qui êtes l'auteur et le consommateur de notre foi, nous Vous conjurons, dans l'amertume de notre cœur humilié et contrit, de ne pas permettre que s'éteigne en nous la belle lumière de la foi. Souvenez-Vous de Vos miséricordes d'autrefois, jetez un regard de compassion sur cette vigne que Vous avez plantée de Votre main droite, qui a été arrosée de la sueur des Apôtres, arrosée du sang précieux de milliers et de milliers de martyrs et des larmes de tant de pénitents généreux, et fécondée par les prières de tant de confesseurs et de vierges innocentes. O divin Médiateur, ayez égard à ces âmes zélées qui, sans cesse, élèvent leur cœur vers Vous et prient pour le maintien de ce trésor si précieux, la vraie Foi. Suspendez, ô Dieu juste, le décret de notre réprobation, détournez Vos yeux de nos péchés, et fixez-les sur le sang adorable, versé sur la Croix comme prix du salut, et qui le réclame chaque jour, en notre faveur, sur nos autels. Oh, préservez-nous dans la vraie foi catholique romaine. Les infirmités nous affligent, les contrariétés nous épuisent, les malheurs nous oppriment : mais conservez-nous Votre sainte foi ; car, dotés de ce don précieux, nous supporterons volontiers toutes les peines, et rien ne pourra affecter notre bonheur. En revanche, sans ce trésor suprême de la foi, nos malheurs seront indicibles et immenses. O bon Jésus, auteur de notre foi, gardez-la pure ; gardez-nous en sécurité dans la barque de Pierre, fidèles et obéissants à son successeur, votre Vicaire ici-bas, afin que l'unité de la sainte Église soit préservée, la sainteté encouragée, le Saint-Siège gardé libre et protégé, et l'Église universelle élargie, pour le bien des âmes. O Jésus, auteur de notre foi, humiliez et convertissez les ennemis de votre Église ; accordez à tous les Rois et Princes chrétiens, et à tous les fidèles, la paix et la véritable unité ; fortifiez-nous et maintenez-nous tous dans Votre saint service, afin que nous puissions vivre par Vous et mourir en Vous. Ah ! mon Jésus, auteur de notre foi, en Vous je veux vivre, et en Vous je veux mourir. Amen.

Prière pour obtenir l’amour de Dieu

(Indulgence accordée par Léon XIII, le 6 février 1893.)

O mon Jésus, Vous savez bien que je Vous aime ; mais je ne Vous aime pas assez. Oh ! faites que je Vous aime davantage. O Amour qui brûlez toujours et ne Vous éteignez jamais, mon Dieu, Vous qui êtes la Charité même, allumez dans mon cœur ce feu divin qui consume les Saints et les transforme en Vous. Amen.

Acte de confiance en Dieu du Bienheureux Claude de la Colombière

Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes. Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur, les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de Vous servir, je puis même perdre Votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher.

D’aucuns peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières. Pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c’est ma confiance même. « Et moi, je dormirai et me reposerai en paix. » Cette confiance ne trompa jamais personne. « Personne, personne n’a espéré dans le Seigneur et a été confondu. » Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de Vous, ô mon Dieu, que je l’espère. « Seigneur, en Vous j’ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. » Je connais, hélas ! je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espérerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance.

Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous, Ainsi j’espère que Vous me tiendrez dans les penchants les plus rapides, que Vous me soutiendrez contre les plus furieux assauts, et que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et, pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité. Ainsi soit-il !

 

[1] Ps 72, 1-14 (traduction de la Sainte Bible selon la Vulgate par l’abbé J.-B. Glaire, nouvelle édition 1902-2002).

[2] Ibid. v. 16.

[3] Ibid. v. 16-20.

[4] Rm 8, 28.