Lettre aux amis et bienfaiteurs - Janvier 2015

Oui, le paradis, le ciel et la vision béatifique  à tous nos lecteurs! C'est là notre vœu invariable et le plus profond pour chacun de vous; qu'à la venue du "Divin Voleur", au temps qu'il aura choisi pour demander compte à chacun de nous, il ne nous trouve pas "léger " (Dan. 5, 27) mais plutôt déjà revêtu du " vêtement de noce " de la grâce et de mérites, prêts à entrer " dans la joie du Maître"!

Chers amis et bienfaiteurs,

Saint temps de Noël, bonne, heureuse année, et le Paradis à la fin de vos jours!

 

Oui, le paradis, le ciel et la vision béatifique  à tous nos lecteurs! C'est là notre vœu invariable et le plus profond pour chacun de vous; qu'à la venue du "Divin Voleur", au temps qu'il aura choisi pour demander compte à chacun de nous, il ne nous trouve pas "léger " (Dan. 5, 27) mais plutôt déjà revêtu du " vêtement de noce " de la grâce et de mérites, prêts à entrer " dans la joie du Maître"!

 

Comme nous commençons une nouvelle Annum Domini (A.D. ), c'est le moment idéal pour regarder en arrière et devant sur le parcours de notre vie. Regarder en arrière, non seulement l'année écoulée, mais tous les jours de notre vie  "qui passent plus rapides que la navette " (Job 7: 6 ) et de nous demander sérieusement : "Qu'ai-je fait jusqu'à présent pour le Seigneur ? "

 

Quand nous demandons l'avis du Sage, de l'Est ou de l'Ouest, sur le plan naturel ou surnaturel, au sujet de la vie et comment la vivre, nous trouvons une certaine convergence à l'idée que la plupart des gens perdent beaucoup de temps, du temps précieux qui ne revient jamais. Il y avait beaucoup de sagesse dans les anciens Romains comme celui-ci; c'est comme un écho de la Sainte Écriture :

 

« Le temps que nous avons à vivre n'est pas court, mais nous en perdons beaucoup. Notre vie est assez longue pour pouvoir réaliser de grandes choses si nous l'employons bien. Mais si nous la gaspillons dans un luxe inutile ou dans des activités mauvaises, nous serons forcés d'admettre à l'heure de la mort qu'elle a passé sans que nous nous en rendions compte. C'est ainsi : la vie n'est pas courte mais nous la rendons courte. Notre provision de temps est suffisante mais nous le gaspillons. La vie est longue mais nous ne savons pas nous en bien servir.

 Vous vivez comme si vous étiez destiné à toujours vivre; vous ne réalisez pas votre fragilité; vous ne remarquez pas le temps déjà écoulé mais vous le gaspillez comme si vous en aviez encore un surplus--- même si ce jour pourrait bien être le dernier. Vous agissez comme des mortels dans tout ce que vous craignez mais comme des êtres immortels dans tout ce que vous désirez. Il est bien tard de commencer à vivre quand la vie tire à sa fin.  Il est bien  stupide d'ignorer notre mortalité, de remettre à la cinquantaine ou à la soixantaine les choses importantes comme si on commençait à vivre à cet âge. »  (Sénèque  4 B.C - 65 A.D. : La brièveté  de la vie ).

 

Un certain démon, du nom de Screwtape, avait bien compris cela alors qu'il enseignait à un débutant la meilleure façon de conduire les âmes en enfer (que dirait-il de nos jours avec internet, les blogs, les rumeurs!) :

 

« Vous n'avez plus besoin d'un bon livre qui le fascine pour lui faire oublier ses prières, son travail ou son sommeil; une seule page d'annonces dans le journal d'hier suffira. Vous pouvez lui faire perdre son temps en parlant avec ceux qu'il aime mais aussi avec ceux qui ne l'intéressent pas et dont la conversation l'ennuie. Vous pouvez le garder à ne rien faire pendant des heures. Vous pouvez le faire veiller tard sans le faire fêter mais uniquement à lui faire regarder fixement un feu déjà éteint dans une chambre froide. On peut lui faire éviter toutes les activités saines à l'extérieur sans compensation, de sorte qu'en arrivant chez-nous il puisse dire comme un de nos patients :" Je vois maintenant que j'ai passé une bonne partie de ma vie à ne rien faire de ce que j'aimais ou de ce que j'aurais dû  faire. » (C.S Lewis : The Screwtape Letters )

Comme on le voit, perdre son temps n'est pas seulement ne rien faire, mais aussi ne pas faire les bonnes choses, " courir dans la mauvaise direction---praeter viam " dirait saint Grégoire.

En cette nouvelle année que nous offre le Bon Dieu, examinons-nous au moins sur ce point : Est-ce que je perds mon temps ? Est-ce que je m'en tiens aux bonnes priorités ? La vie spirituelle ? L'étude de ma foi ? Quelque activité apostolique ? Par exemple, beaucoup ne trouvent pas 15 minutes pour prier le chapelet tous les jours, mais passent des heures sur internet ou à regarder des films. Pour quelques-uns j'admets que ce n'est pas une question de temps. C'est plutôt une question de " vouloir ". Quand on veut une chose, on trouve le temps, on sacrifie volontiers des choses secondaires pour l'obtenir.

« Comme des hommes sages, rachetez le temps, car les jours sont mauvais. »  (Eph. 5 :16 )

Comme disait le bon Père Urban Snyder : "Semez du temps afin d'en récolter !" La façon idéale pour mettre cela en pratique c'est de réserver 5 jours pour faire une bonne retraite, les exercices de saint Ignace si possible, afin d'examiner " sub specie aeternitatis -- en vue de l'éternité " ce que nous avons fait et ce que nous faisons du temps que Dieu nous accorde.

On peut trouver dans nos prieurés ou dans nos chapelles le programme complet des retraites au Canada pour 2015 ---pour hommes et femmes. Combien de retraitants ayant eu une éducation catholique ou de convertis n'ont-ils pas témoigné avoir reçu plus  en ces 5 jours que dans toute leur vie ! Ce n'est pas étonnant, puisque le pape Pie XI a écrit : « Saint Ignace a reçu de la Mère de Dieu elle-même cette méthode pour mener les combats de Dieu. C'est comme s'il avait reçu de Ses mains ce code excellent, dont chaque soldat du Christ doit faire usage. » (Mens Nostra).

« Allez, et faites de même ! » (Luc 10:37 )

« Bien vôtre au service de Jésus et de Marie Immaculée. »

 

Abbé Daniel Couture