Lettre aux amis et bienfaiteurs - Janvier 2020

Mères de Prêtres

Chers amis et bienfaiteurs,

Je commence par vous souhaiter à tous une Bonne et Sainte Année et le Paradis à la fin de vos jours !

Si Dieu le veut, notre district verra un de ses jeunes recevoir la grâce du sacerdoce le 29 juin prochain, à Écône, en Suisse. Continuons à prier pour lui pour que cela devienne une réalité. Un prêtre de plus ! Merci, mon Dieu, c’est un vrai miracle en notre temps.  Mais… seulement un prêtre de plus, seul fruit de notre grand district cette année ? Au secours, mon Dieu ! Et avec seulement quatre autres séminaristes canadiens en ce moment qui suivent leur formation soit en Suisse soit aux États-Unis, c’est la disette …

Comment se fait-il que nos familles, nos chapelles ne produisent pas plus de vocations ? Tous veulent des prêtres, la messe, les sacrements, les sermons et les catéchismes, mais on oublie trop que pour que la semence porte du fruit, nous dit l’Évangile, il faut une bonne terre. Il y a trop de pierres, de ronces qui étouffent cet appel de la vocation dans l’âme de nos jeunes.  Des appels à la vocation, il y en aura toujours en abondance, « beaucoup sont appelés ! », car Dieu est riche en miséricorde, et il sait que nous avons besoin de sa grâce et des sacrements. Mais nous oublions trop facilement le prix d’une vocation et la fragilité de cet appel silencieux qui a besoin d’un cadre, d’une serre chaude pour croître et porter du fruit.

Il n’y a aucun doute, tous le disent, à commencer par les papes : pour perpétuer l’Église de Dieu et le sacerdoce du Christ, il faut des familles assez chrétiennes pour garder les germes de vocations qui lui sont confiés, et des familles assez nombreuses pour perpétuer les races sacerdotales.  Les temps n’ont pas changé : la famille reste la première cellule de l’Église. Et au cœur de la famille, le cœur de la mère. « La famille est une paroisse dont la mère est le curé », disait saint Ambroise.  Les femmes font et défont les maisons, dit encore le proverbe. Cela est vrai dans tous les domaines d’activité et sur tous les fronts, social, éducatif, hospitalier, missionnaire.

La participation à l’acte créateur se poursuit, pour toute mère, bien au-delà du don de sa chair et de son sang. Toute sa vie, la mère porte l’âme de son enfant, la pétrit de sa pensée, la vivifie de son exemple, la soutient par sa prière, et l’entraine à sa suite vers les cimes du renoncement, du don de soi.  L’âme de la mère est une âme sacerdotale, parce qu’elle est, comme le prêtre, en perpétuel état d’offrande et de sacrifice. Elle sera Dieu transposé aux siens, avec le culte de cette volonté divine, l’amour de l’Église, pourvoyant une ambiance chrétienne de prière, de sacrifice, de joie, de générosité constante au foyer.

À la tâche familiale d’une mère qui a le désir réel de voir éclore des vocations dans son foyer, s’ajoute une tache éducative. La gestation des âmes, pas plus que celle des corps, n’est exempte de la loi de l’enfantement dans la douleur. Il faut donc créer autour de l’enfant un climat sacerdotal, religieux. Travailler à défricher son intelligence, à dompter son cœur, à former sa volonté, sont d’autant de problèmes délicats où les inconnus foisonnent.

Don Bosco, ce grand connaisseur de la jeunesse, insistait beaucoup pour mettre les jeunes dans l’habitude de la vie en présence de Dieu, condition de la vie intérieure, toujours à l’écoute de la voix de son ange gardien, des inspirations du Saint-Esprit. C’est l’art de la mère de savoir ouvrir les oreilles du cœur à ses enfants.

En formant l’intelligence de l’enfant, il faut savoir leur présenter Dieu comme un Père auquel il est doux de faire plaisir, qui vit en nous par la grâce et les sacrements. Mieux le connaître pour mieux l’aimer et se dévouer davantage à son service, voilà notre gloire !

La formation du cœur du petit qui sera peut-être prêtre un jour est infiniment délicate. Le former à la douceur comme le Sacré-Cœur, à savoir pardonner à ses frères et sœurs (et de comprendre pourquoi il faut le faire), à savoir discerner le vrai du faux, le bien du mal, que c’est important quand il s’agit de se choisir des amis et dans le monde absorbant des écrans !  Il ne faut pas négliger non plus les vertus sociales, la charité pour les malades et les pauvres, comme un M. Martin qui encourageait sa petite Thérèse à donner quelques sous à un mendiant.

Cependant, pour éviter de bâtir un bel avenir sur du sable, il faut avant tout former la volonté, donner du caractère à l’enfant, ce qui est de plus en plus difficile dans ce monde d’égoïsme, de vie païenne, sensuelle et artificielle qui nous entoure.  Une vocation ne se cultive pas dans un milieu où il y a trop de luxe, de bien-être, de facilité. Il ne suffit pas de préserver l’enfant, mais il faut le former à se conquérir lui-même. Trop de jeux, surtout électroniques, pas assez de discipline, d’efforts, d’occasion de faire des sacrifices, sont ces ronces qui peuvent étouffer le germe d’une vocation. Tout comme un esprit continuel de critique des prêtres, de leurs sermons et activités, est mortel pour une petite âme qui commence à aspirer au don total de soi. Prenons garde aux discussions de table et de voiture devant les enfants ! 

Le service de messe, les mouvements pour la jeunesse, tels la Croisade Eucharistique, le scoutisme catholique et d’autres semblables, mais surtout le choix d’une bonne école, sont de la plus grande importance pour assister les parents dans la préparation d’une vocation.

Ces principes généraux bien compris jettent aussi de la lumière sur les paroles de l’Ange et de Notre-Dame à Fatima qui encourageaient tellement les trois petits enfants au sacrifice : c’était les éduquer, leur former le caractère. Plût au Ciel que nos mères chrétiennes aient l’humilité et la sagesse d’imiter Celle qui eut pour mission d’éduquer la Sagesse Incarnée !

Que Dieu vous garde tous en sa grâce cette nouvelle année !

Abbé Daniel Couture

​Supérieur de district


Nouvelles du District

Prochains pèlerinages

France, Italie, et Écône, 18 juin – 3 juillet2020 : dirigé par l’abbé Jules Bélisle. Visite de quelques sanctuaires avant d’aller assister aux ordinations au séminaire d’Écône. La personne à contacter est Madame Jacinthe Bélisle : [email protected]

Lourdes et Écône, du 23 oct. au 2 ou 3 nov., 2020 : Deux groupes du Canada se joindront au pèlerinage international de la FSSPX, à l’automne prochain. Le groupe de Montréal, dirigé par l’abbé Couture, visitera également : Rocamadour, La Sainte-Baume (sainte Marie-Madeleine), Le Laus et Annecy (saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal) en route vers Écône. Coûts : $3300. La personne à contacter est Madame Jacinthe Bélisle : [email protected]

Le groupe de Toronto, dirigé par l’abbé Boulet, visitera d'autres sanctuaires entre Lourdes et Écône : Avignon, La Salette et Ars. La personne à contacter : Frank Kasmara [email protected]