Le jour où le pape exorcisa Adolf Hitler

Source: FSSPX Actualités

Le pape Pie XII a fait des exorcismes sur Adolf Hitler, les Nazis, et le Parti communiste. L’ouvrage d’un vaticaniste italien paru cet automne lève un coin du voile sur des exorcismes pratiqués par les papes et longtemps revêtus du secret pontifical.

« La plus grande malice du diable est de faire croire qu’il n’existe pas », disait Baudelaire. Pour ceux qui auraient encore des doutes, le vaticaniste Fabio Marchese Ragona, vient de publier au mois de septembre 2020, un livre intitulé Il mio nome è Satana – Mon nom est Satan, éditions San Paolo, non traduit à ce jour.

L’un des intérêts de l’ouvrage réside dans plusieurs récits d’exorcismes réalisés au Vatican même, par différents souverains pontifes, notamment par le pape Pie XII, qui – la chose est peu connue – a tenté de chasser le démon dont il estimait qu’Adolf Hitler était possédé.

Ce n’est qu’en 2006, rappelle Fabio Marchese Ragona, que le Saint-Siège a décidé de rendre public ce fait inédit : soucieux de prendre tous les moyens naturels et surnaturels afin de faire cesser les massacres de masse commis, notamment à l’encontre des Juifs, par le Troisième Reich, le pape Pacelli avait décidé d’effectuer un rituel d’exorcisme « à distance », depuis la chapelle privée de l’appartement pontifical.

Le père Gabriele Amorth – célèbre exorciste romain rappelé à Dieu en 2016 – confia à l’époque au micro de Vatican News, que le pape Pie XII était persuadé que les atrocités commises par Hitler et les nazis, ne pouvaient avoir qu’une origine diabolique.

Mais ce n’est pas le seul exorcisme que le prédécesseur de Jean XXIII a réalisé depuis le Vatican. L’auteur de Il mio nome e Satana confie avoir découvert, durant l’enquête qui lui a permis d’écrire son livre, des documents attestant que le pape avait également fait un exorcisme sur le Parti communiste italien, à la veille des élections de 1958.

Pie XII espérait alors empêcher le parti communiste, notoirement anti-catholique, de gagner les élections. Faut-il le rappeler, dix ans plus tôt, le même pontife romain avait approuvé un décret du Saint-Office interdisant à tout catholique sous peine de sanctions canoniques, l’adhésion ou le soutien au Parti communiste.

Longtemps après sa mort, dans un rapport de 1969, le propre neveu de Pie XII témoignait avoir vu que son oncle était très anxieux et avait du mal à dormir dans les jours précédant les élections de 1958 : « au cours des trois jours qui ont précédé le scrutin, le pape a également pratiqué des exorcismes », assure Carlo Pacelli.

Il a également noté que Pie XII avait prié et offert des pénitences et ses propres souffrances à cette intention : signe de la Providence, les prières du pape ont été exaucées, et les communistes ont perdu l’élection.

Comme le rappelle l’épigraphe que Fabio Marchese Ragona place au début de son ouvrage : « le diable peut gagner des batailles. Parfois importantes. Mais jamais la guerre. » De quoi redonner un peu d’espérance lorsque la grisaille des circonstances semble l’emporter.