Le Saint-Siège frappe une monnaie à l’effigie troublante

Source: FSSPX Actualités

Le service de numismatique de la Cité du Vatican signale, dans le programme des émissions pour 2020, la production d’une monnaie en argent de 10 euros pour le « 50e anniversaire de la Journée mondiale de la Terre ». Le produit est accessible sur l’Ufficio filatelico e numismatico du Vatican.

Le vendredi 16 octobre, la Monnaie du Vatican a émis une pièce de 10 euros. Il s’agit d’une pièce commémorative pour l’anniversaire de la 50e Journée mondiale de la Terre, célébré le 22 avril dernier. Le pape François avait consacré son audience générale du jour à ce sujet.

Le commentaire du Vatican qui accompagne l’émission explique : « La célébration de la vie sur terre est un engagement à prendre soin de la planète, c’est le projet auquel l’Eglise entend offrir son adhésion, une œuvre grandiose et complexe : promouvoir une action internationale pour garantir à tous l’avenir, la nourriture dont ils ont besoin, tant en quantité qu’en qualité, afin que le progrès économique s’accompagne du développement social, sans lequel il n’y a pas de véritable progrès.

« La Monnaie de l’Etat de la Cité du Vatican a assuré l’émission d’une pièce de 10 euros en argent fabriquée par le maître Oldani, représentant une mère portant la Terre, à qui nous devons soins et amour comme si elle était une fille, avec de longs épis de blé dans les cheveux, dans un croisement entre le passé et le futur qui devient intemporel, donc éternel. »

L’effigie reproduite sur la pièce a été conçue par Luigi Oldani. Le sculpteur explique à Prima Bergamo l’idée qui l’a guidé dans la réalisation : « Une terre fertile, et fertile comme une jeune femme. Une terre à protéger comme une femme en attente d’une nouvelle vie. Une terre à respecter comme une mère et son enfant. »

L’assimilation de cette femme à la Mère-Terre vient d’elle-même. Ainsi, la Cronaca Numismatica, une revue numismatique réputée publiée sur internet, n’hésite pas à qualifier l’effigie de “Madre Terra”. L’explication fournie y invite aussi : la Mère qui porte la Terre, s’assimile à sa fille « dans un croisement entre le passé et le futur ». Les épis de blé dans les cheveux y portent également.

C’est donc bien la Terre qui est ainsi symbolisée, spécialement dans sa fécondité et dans sa fragilité, pour inviter à prendre soin d’elle puisque nous sommes tirés de la Terre et qu’elle nous nourrit.

Ce genre de représentation est pour le moins inhabituel, comme le souligne Cronaca Numismatica : « Il s’agit d’une pièce innovante, qui contraste de manière frappante avec les autres émissions du Vatican de ces dernières années, (…) par sa savante fusion du naturalisme et du symbolisme ».

Il serait sans doute exagéré d’interpréter cette innovation dans le sens d’une évocation d’un culte païen à la Terre. Mais il reste que cette composition laisse planer une impression que ne devrait pas engendrer la monnaie du Pape. Surtout un an après les débordements du synode pour l’Amazonie et les cérémonies entourant la Pachamama qui s’y étaient tenues.