Le scoutisme par l'abbé Paul Perrot

Source: District of Canada

Scouts de l'École Sainte-Famille de Lévis

Le terme scoutisme évoque chez beaucoup quelques images d’Epinal ou quelques idées reçues. Peu nombreux en revanche sont ceux qui sont en mesure de décrire précisément la réalité qui se cache derrière ce mot et ces images.

Qu’est-ce que le scoutisme ?

Le scoutisme est d’abord et avant tout une méthode d’éducation pour la jeunesse. Cette méthode, imaginée par l'anglais Baden-Powell, est le fruit de son expérience personnelle et d'un constat précis. Le constat est celui de l’insuffisance de l’éducation délivrée à l’école pour former des hommes complets aptes à se mettre au service du bien commun, insuffisance particulièrement marquée chez les enfants citadins coupés de la nature et livrés à l'oisiveté.

L’expérience personnelle de Baden-Powell est celle de nombreuses années de vie dans la nature dans toutes les colonies de l’empire britannique, à titre d'officier. A cette expérience générale s'ajoute l'expérience particulière du bien qui peut être fait à des garçons lorsqu’ils se voient responsabilisés comme il a eu l’occasion de le faire lors du siège de Mafeking lors de la guerre du Transvaal.

C’est ainsi que très empiriquement, Baden-Powell va concevoir une méthode d’éducation remettant les garçons en contact avec le réel par la vie dans la nature et la prise de responsabilité, leur proposant comme modèles le colon, l'explorateur et le chevalier.

Baden-Powell définit lui-même sa méthode comme un « civisme à l’école des bois » visant quatre buts : la formation du caractère, l’habileté manuelle, la santé physique, le sens du service. Le succès est immédiat et universel tant le constat et les moyens d'y remédier sont réalistes.

Qu’est-ce que le scoutisme catholique ?

Intrigué par le succès fulgurant de cette méthode d’éducation, un religieux français s’intéresse de près au scoutisme, c’est le père Jacques Sevin, jésuite. Il voit toute la puissance de cette méthode ainsi que l’écho qu’elle trouve dans la tradition de l’Eglise : « Va dans la forêt, les arbres et les pierres t’enseigneront ce que tu ne pourrais apprendre des maîtres du savoir » disait déjà Saint Bernard.

Mais il voit aussi son impuissance à atteindre pleinement sa fin tant que les moyens utilisés sont uniquement naturels.

Reprenant intégralement la méthode de Baden-Powell, il la christianise en l’élevant au niveau surnaturel comme les premiers chrétiens avaient su christianiser les temples romains des divinités païennes, comme les pères de l’Eglise et Saint Thomas d’Aquin avaient su assimiler la philosophie grecque pour la mettre au service de la théologie.

Le Père Sevin reprend les modèles proposés par Baden-Powell tout en les élevant à un ordre surnaturel : ce seront le chevalier croisé et le missionnaire. Il couronne les quatre buts naturels par un but surnaturel : le service de Dieu. Il perfectionne la loi scoute dont le chanoine Cornette dira qu’elle est « l’Évangile traduit dans un langage d’adolescents ». Enfants, adolescents et adultes sont invités à imiter Notre Seigneur Jésus Christ « notre Chef et notre Frère » en pratiquant les trois principales vertus scoutes : franchise, dévouement et pureté.

Ainsi est né le scoutisme catholique. Le père de Chivré dira « nous nous sommes affirmés éminemment surnaturels à partir d’une méthode d'éducation naturelle parfaitement disposée au surnaturel ». Les garçons seront « meilleurs scouts parce que catholiques », le catholicisme apportant le secours de la grâce sans laquelle même les buts naturels du scoutisme ne peuvent être correctement atteints, et « meilleurs catholiques parce que scouts », le scoutisme catholique leur donnant non seulement les bases naturelles solides sur lesquelles bâtir leur édifice surnaturel, mais aussi un idéal surnaturel élevé et les moyens de l’atteindre.

Et aujourd’hui ?

Nul ne peut nier que le constat qui avait motivé Baden-Powell à fonder le scoutisme s’est aggravé : perte du contact avec la nature et le réel : la jeunesse naît et grandit dans un univers toujours plus artificiel ; oisiveté plus seulement dans la rue mais plus encore dans les mondes virtuels ouverts par les multimédias et les réseaux dits « sociaux ».

Le scoutisme catholique, quant à lui, a fait ses preuves : les fruits d'héroïsme naturel (cf. le livre Cent scouts morts pour la France de Rémi et Louis Fontaine) et surtout les fruits de sanctification sont évidents : on ne compte plus les vocations religieuses ou sacerdotales qui ont germé ou se sont épanouies grâce au scoutisme. Il a reçu l'approbation et les encouragements répétés de Pie XI et Pie XII qui ont su y reconnaître une puissante œuvre d'éducation et d'apostolat.

Si le feu étincelant du temps de la fondation du scoutisme a parfois été ralenti voire étouffé par des défaillances humaines, le scoutisme a aujourd'hui la maturité du feu de braise et ne demande qu'à se communiquer.

L’aumônier

Abbé Paul Perrot

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