Mexique : Christophe Colomb déboulonné

Source: FSSPX Actualités

Une statue de l’explorateur Christophe Colomb a été retirée le 10 octobre 2020 d’une grande artère de la capitale mexicaine par les autorités, au prétexte de la restaurer. Depuis plusieurs mois, des activistes annonçaient leur intention de s’attaquer à la statue, lors des commémorations de l’arrivée de l’explorateur génois en Amérique.

Au Mexique, l’idéologie de la repentance coloniale circule à la vitesse du coronavirus. Le 10 octobre 2020, à la demande du gouvernement de la ville de Mexico, une statue monumentale du découvreur des Amériques, trônant sur l’avenue Reforma, a été démontée, afin d’être soumise « à un examen et à une éventuelle restauration », qui sera menée par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH).

Un retrait réalisé au nom du principe de précaution ? En juillet dernier, des milliers de personnes avaient signé une pétition en ligne, appelant le gouvernement de la capitale mexicaine à retirer la sculpture.

Les activistes à l’origine de l’initiative, entendaient « faire tomber » la statue de l’illustre navigateur, le 12 octobre 2020, jour où l’on commémore l’arrivée de Christophe Colomb à San Salvador, en 1492.

Le tout au nom d’une idéologie nauséabonde qui entend remettre en cause l’apport de l’Europe catholique à un Nouveau Monde englué dans les ténèbres de l’idolâtrie. Etait-il vraiment plus heureux le temps des dieux dépeceurs et égorgeurs, dont les pyramides aztèques évoquent les figures sanglantes ? Sûrement pas pour les tribus vaincues, en tout cas…

Peu soucieuse du passé, la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, a laissé entendre lors d’une conférence de presse, qu’une fois restauré, le monument pourrait ne pas être remonté sur l’avenue où il avait été installé en 1877.

« Cela vaudrait peut-être la peine (…) de réfléchir collectivement à ce que Colomb représente, en particulier pour l’année prochaine », a déclaré l’édile.

Car, en 2021, le Mexique commémore le 200e anniversaire de l’Indépendance du Mexique et le 500e anniversaire de la chute de Tenochtitlan, la capitale de l’ancien empire aztèque.

Faut-il y voir une coïncidence ? Le président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, a lui-même réclamé dans une lettre datée du 2 octobre dernier, que le Saint-Siège et la Couronne d’Espagne présentent leurs excuses aux peuples indigènes, en raison des « atrocités les plus honteuses » commises, selon lui, lors de la Conquête espagnole de 1521.

Venant d’un homme d’Etat dont les racines politiques puisent dans le sang de dizaines de milliers de Cristeros, odieusement massacrés en raison de leur foi catholique, entre 1926 et 1934, on peut reconnaître, avec un brin d’ironie, une brillante acrobatie, digne de la plus belle des pistes aux étoiles.