Mexique : l’Eglise paie un lourd tribut à la Covid-19

Source: FSSPX Actualités

Selon un récent rapport du Centre multimédia catholique (CCM), au Mexique, un prêtre par jour en moyenne est décédé des conséquences de la Covid-19 durant le mois de janvier 2021. Une hausse exponentielle des décès due en grande partie à la très faible couverture sociale des religieux dans le pays.

Les données du seizième rapport du Centre multimédia catholique (CCM) publiées au mois de février 2021, ressemblent à une chronique mortuaire : entre avril 2020 ‒ début de l’épidémie conséquence du SARS-CoV-2 ‒ jusqu’au 31 janvier 2021, pas moins de 172 prêtres, 5 évêques, 10 diacres et 7 religieux sont morts au Mexique.

Le mois de janvier dernier s’est révélé comme le plus meurtrier depuis le début de la pandémie pour les prêtres et les religieux mexicains : en moyenne un prêtre est mort chaque jour et les infections n’ont cessé d’augmenter dans le clergé. Ainsi, entre le 1er et le 31 janvier, 37 prêtres, un évêque auxiliaire, 2 religieuses et 2 diacres sont morts du virus.

La question de la protection sociale est l’une des clés du problème, et dans ce domaine, les diocèses ne sont pas tous à la même enseigne.

Là où le clergé et les religieux bénéficient d’une bonne mutuelle de santé ‒ comme c’est le cas dans l’archidiocèse de Monterrey ‒ la prise en charge est meilleure, et le nombre de décès est bien moindre.

Mais dans l’archidiocèse de Mexico et celui de Puebla, au sein desquels la protection sociale fait le plus souvent défaut au clergé, c’est l’inverse qui se passe : « la situation (y) est critique pour les ecclésiastiques qui n’ont pas de systèmes de protection, ou qui pâtissent de l’absence de renouvellement de leur assurance sociale, les rendant incapables de traiter les complications de la Covid-19 », dénonce la Conférence des évêques du Mexique (CEM).

Au début du mois de février 2021, le Mexique occupait le troisième rang mondial en nombre absolu de morts ‒ 161  240 décès au 3 février ‒, derrière le Brésil et les Etats-Unis, et la pénurie d’oxygène guette les hôpitaux.

Le gouvernement d’Andres Manuel Lopez Obrador, « AMLO », a fait le pari de mesures sanitaires non coercitives : pas d’amende, pas de confinement obligatoire ni de restrictions pour les touristes étrangers.

« Nous devons trouver l’équilibre entre la santé et la survie économique alors que la moitié de la population est pauvre », justifie Hugo Lopez-Gatell, l’homme qui dirige la stratégie gouvernementale contre la Covid-19, dans un pays où la croissance a dégringolé de 8,5  % en  2020.

Le 2 février dernier, fête de la Présentation de Notre-Seigneur, la CEM exprimait dans un long communiqué à destination du clergé et des religieux, sa proximité dans le cadre de l’urgence sanitaire : « face à la pandémie qui nous frappe, nous avons l’exemple de saint Joseph. Frères et sœurs de la vie consacrée, l’Eglise a besoin de votre fidélité et courage créatif, à l’exemple de saint Joseph ».