Paroles de vie en marge du missel : Mercredi de la 3e semaine de Carême

Source: District of Canada

Paroles de vie en marge du missel, le temps du carême par Dom Marmion : Mercredi de la 3e semaine de Carême.

Condamnation du formalisme pharisaïque.

Le Christ Jésus reprochait aux pharisiens d'avoir substitué un formalisme d'origine humaine à la loi éternelle de Dieu. Ils se scandalisaient de voir le Christ guérir des malades un jour de sabbat ; ils s'offensaient de ce que les apôtres ne se soumettaient pas, avant les repas, à toute la série puérile des ablutions légales qu'ils avaient inventées et dans lesquelles ils faisaient consister toute la pureté de l'homme (1). Plaçant toute la sainteté dans l'observance minutieuse de traditions et de pratiques issues de leur propre cerveau, ils négligeaient jusqu'aux préceptes les plus graves de la loi divine.

C'est ainsi que, d'après eux, en prononçant une simple parole, on pouvait consacrer des biens ou de l'argent au service du Temple et les rendre du coup inviolables ; en sorte que le dévot pharisien ne pouvait plus en disposer même pour payer ses dettes, ou pour subvenir aux besoins de ses parents dans la nécessité. C'était, selon la parole même du Sauveur « mettre à néant, par leurs traditions, les commandements de Dieu ».

Ce formalisme étroit, tout d'invention humaine, qui dénaturait et diminuait la religion, cette conscience fausse répugnaient tellement à la noblesse de cœur et à la sincérité de Jésus qu'il les démasquait et les condamnait sans ménagement. Quel jugement portait-il sur cette casuistique ? « Je vous le dis en vérité, si votre justice et votre perfection n'est pas plus grande que celle des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. »

Dans le sermon sur la montagne, le Christ nous indique les sommets de la vraie sainteté ; dans sa condamnation du pharisaïsme, il nous découvre les abîmes de la fausse piété, dont le pharisien est le type fidèle.

Le Christ dans ses mystères, pp. 252-253.


(1) Cf. Évangile de la messe.