Prière à la Sainte Vierge pour obtenir son amour et celui du Christ

Source: FSSPX Actualités

Cette belle prière a été écrite par saint Anselme de Cantorbéry (1033-1109). Nous pouvons la réciter après lui. Il l’a d’ailleurs composée pour qu’elle soit méditée paisiblement.

Marie, vous Marie la grande, la plus grande des saintes Maries, la plus grande des femmes, c’est vous, grande et très grande Dame, que mon cœur veut aimer, vous que ma bouche souhaite louer, vous que mon esprit désire vénérer, vous que mon âme entend prier, car c’est sous votre protection que se place tout mon être.

Efforcez-vous, entrailles de mon âme, efforcez-vous, autant que vous le pouvez, si vous avez quelque pouvoir, vous toutes mes puissances intérieures, de louer les mérites, d’aimer la béatitude, d’admirer la hauteur, de prier la bonté de celle dont il vous faut rechercher tous les jours le patronage : le recherchant, vous le désirez ; le désirant, vous l’implorez ; l’implorant, vous l’obtenez, et si ce n’est selon votre désir, c’est cependant au-delà et même à l’encontre de votre mérite.

Reine des anges, Dame du monde, mère de celui qui purifie le monde, je confesse que mon cœur est tellement impur qu’il rougit justement de porter ses regards sur vous, si pure, et qu’il ne saurait dignement parvenir à porter ses regards sur vous, si pure. Vous donc, mère qui illuminez mon cœur, vous qui nourrissez le salut de mon esprit, mon cœur en ses tréfonds vous supplie autant qu’il le peut. Exaucez-moi, Dame, venez me porter secours, aidez-moi, toute-puissante, à nettoyer les souillures de mon esprit, à éclairer mes ténèbres, à enflammer ma tiédeur, à réveiller ma torpeur.

De la sorte, de même que votre bienheureuse sainteté a été exaltée au-dessus de tout après votre Fils qui est supérieur à tout, à travers votre Fils tout-puissant, à cause de votre Fils glorieux, par votre Fils béni, ainsi mon cœur vous connaîtra et vous vénérera au-dessus de tout après mon Seigneur et mon Dieu et le Dieu de tous, votre Fils ; il vous aimera et vous priera avec affection, non pas celle imparfaite qui vient de mon désir, mais celle que doit un homme créé, sauvé et ressuscité par votre Fils.

Assurément, Jésus fils de Dieu et vous Marie, sa mère, vous voulez, et il est équitable, que nous aimions tout ce que vous aimez. C’est pourquoi, Fils de bonté, je vous demande par l’amour dont vous aimez votre mère : comme vous l’aimez vraiment et la voulez aimée, donnez-moi de même de l’aimer vraiment. Mère de bonté, je vous demande par l’amour dont vous aimez votre Fils : comme vous l’aimez vraiment et le voulez aimé, obtenez-moi de même de l’aimer vraiment.

Voilà que je réclame une chose dont la réalisation dépend vraiment de votre volonté. Pourquoi, à cause de mes péchés, ne se produirait-elle pas, alors qu’elle est en votre pouvoir ? Vous qui aimez les hommes et les avez en pitié, vous avez pu aimer des coupables et ce jusqu’à la mort, et vous pourriez me refuser, quand je le demande, votre amour et celui de votre mère ? Mère de celui qui nous aime, vous qui avez mérité de porter en votre ventre et l’allaiter à votre sein, ne pourriez-vous ou ne voudriez-vous pas accorder, quand je le réclame, son amour et le vôtre ?

Que mon esprit vous vénère donc comme vous en êtes dignes, que mon cœur vous aime comme il est équitable, que mon âme vous chérisse comme il lui est utile, que ma chair vous serve comme elle le doit et qu’à cela ma vie se passe, afin que tout mon être chante pour l’éternité : Béni soit le Seigneur pour l’éternité, ainsi soit-il, ainsi soit-il.