Salvador : le pape invité à venir canoniser Mgr Romero

Source: FSSPX Actualités

Portraits géants de Mgr Oscar Romero.

La Congrégation pour les Causes des Saints étudie actuellement le cas d’un miracle attribué à Mgr Oscar Arnulfo Romero, béatifié le 23 mai 2015 à San Salvador.

Lors de la visite ad limina des évêques du Salvador à Rome, Mgr José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador et président de la Conférence épiscopale du Salvador (CES), déclarait à Radio Vatican, le 20 mars 2017 : « Bien sûr, nous voudrions que le pape canonise Mgr Romero au Salvador, nous l’avons invité à venir le 15 août 2017, jour du centenaire de sa naissance ».

L’Archidiocèse de San Salvador a fait part, le 28 février, de la conclusion de l’enquête, et les documents du procès diocésain ont été envoyés à la Congrégation pour les Causes des Saints à Rome. Le miracle présumé examiné par la Congrégation serait la guérison d’une Salvadorienne enceinte, par l’intercession de Mgr Romero. Cecilia Maribel Flores, au septième mois de grossesse, risquait de mourir ainsi que son bébé du fait de complications, a affirmé Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie et postulateur de la cause de l’archevêque salvadorien.

Le 23 mars 2017, au cours d’un entretien accordé à la revue jésuite America, Mgr Paglia confie que « la béatification de Mgr Romero avait déjà été le résultat d’un grand effort. En effet, explique-t-il, ils étaient nombreux à Rome, y compris parmi les cardinaux, à refuser qu’il soit béatifié. Ils estimaient qu’il était mort pour des motifs politiques et non religieux. » Cependant, après avoir examiné avec beaucoup d’attention les archives personnelles de Mgr Romero, représentant soixante-dix mille documents, précise-t-il, « il en est ressorti qu’il était un homme aimant profondément son peuple. Il voulait libérer ses compatriotes de l’oppression et les mener vers la compassion de Jésus. Romero n’a pas vécu pour lui-même, mais pour son peuple, à l’image de Jésus. » Et le postulateur de la cause n’hésite pas à déclarer Mgr Romero comme le premier vrai martyr du concile Vatican II, « tué pour bloquer les fruits du Concile. » (sic)

Mgr Paglia évoque également l’assassinat du père Rutilio Grande s.j. qui « avait choisi de vivre dans un petit village de manière à pouvoir diffuser la théologie autour de lui. C’est ce choix qui lui a coûté la vie. » Il précise que la nuit où Mgr Romero veillait le corps du père jésuite, le nouvel archevêque de San Salvador a compris qu’il devait poursuivre le combat de Rutilio Grande. « Face au martyr de son ami, il est parvenu à la conclusion que la vie d’un pasteur n’est digne d’être vécue que si elle est vécue au service des autres. » Et si le souverain pontife n’a pas connu ce dernier, il avait en revanche rencontré à plusieurs reprises le P. Rutilio Grande. « Le pape François souhaite que le dossier de béatification de Rutilio Grande soit également mené à bien, tout comme pour le jeune homme et la personne âgée qui sont morts avec lui », a ajouté Mgr Paglia.

– Après que le pape François a ordonné, le 3 février 2015, la promulgation des décrets relatifs au martyre de Mgr Romero « assassiné en haine de la foi », le 24 mars 1980, DICI s’interrogeait : « Mgr Romero, martyr de la foi ou de la théologie de la libération ? », et citait le père Alberto Royo Mejia : « la vraie figure de Mgr Romero est beaucoup plus riche et complexe à juger que beaucoup veulent nous faire croire, en le présentant comme le paladin de la révolution en faveur des pauvres et des déshérités. De son amour pour les pauvres et les déshérités, il n’y a pas de doute, comme cela devrait être le cas de tous les ministres du Christ. Il en est de même pour son amour de l’Eglise et sa dévotion à la Vierge, mais au sujet de sa ferveur révolutionnaire nous pouvons nourrir de nombreux doutes. » 

(Sources : cath.ch-imedia-fides – FSSPX/Actualités 01/05/17)