Textes de Mgr Lefebvre pour le temps des élections politiques (2)

Source: District of Canada

Mrg Marcel Lefebvre

Textes de Monseigneur pour le temps des élections politiques : Homélie pour la fête du Christ-Roi, 30 oct. 1988

Que devons-nous faire, mes bien chers frères, devant cette situation ?

Désirer bien sûr, le règne de Notre Seigneur, prier de tout notre cœur, de toute notre âme aujourd'hui particulièrement, demander à Notre Seigneur de régner, qu'il nous aide, qu'il vienne à notre secours. Dieu sait s'il nous a donné tous les moyens pour nous sauver. Mais devant cette situation qui apparemment est insoluble, que pouvons-nous faire ?

Eh bien, nous devons faire ce que Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu que nous fassions, c'est-à-dire nous sanctifier, ressusciter la grâce que nous avons reçue au jour de notre baptême, pour effacer le péché originel et pour en guérir toutes les suites. Nous savons très bien que ces suites du péché originel nous les avons encore, que nous les portons en nous et que nous devons constamment lutter par la grâce de Notre Seigneur, par la prière, par la réception digne et fréquente des sacrements, par l'assistance à la Sainte messe, à la vraie messe. Nous savons que c'est ainsi que nos âmes se purifieront, que nos âmes se sanctifieront et que nos âmes feront régner en elles la loi et la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Prendre des responsabilités...

Mais il ne suffit pas de le faire pour nous. Nous avons des fonctions. Nous avons tous une vocation ici-bas. Nous ne vivons pas seul; nous ne vivons pas isolé et par conséquent nous avons le devoir de faire régner Notre Seigneur partout dans nos fonctions. Et pas seulement dans nos familles. Le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ n'est pas seulement un règne qui doit se limiter à la famille et que dès que l'on sort de la maison familiale, il n'y a plus de place pour Notre Seigneur Jésus-Christ, que cela ne regarde pas Notre Seigneur. Ce que nous faisons dans notre profession, ce que nous faisons dans la Cité, en dehors de notre famille. Notre Seigneur n'a plus rien à y voir. C'est faux ! Nous devons être soumis à Notre Seigneur toujours, en tout ce que nous faisons, dans tous nos actes et par conséquent dans les actes de notre profession aussi. Et par conséquent dans les actes que nous avons à accomplir et qui regardent le bien de notre commune, le bien de notre village, le bien de notre cité, le bien de notre Etat. Il est temps, mes bien chers frères, il est temps, plus que temps, que les chrétiens et particulièrement les chrétiens traditionalistes - si l'on peut les appeler ainsi -c'est-à-dire les vrais chrétiens, les vrais catholiques, il est temps qu'ils se rendent compte de la situation qui existe autour d'eux, qui est en train de se dégrader de mois en mois, d'année en année. Nos pays n'ont pas perdu toute foi catholique. Il y a encore des gens qui croient, des gens qui ont encore la foi. Il faudrait les réunir ; il faudrait les réveiller. Et il faudrait que parmi nous, parmi ceux qui ont des convictions profondes, catholiques, qu'ils prennent des responsabilités.

Des pays catholiques dirigés par des francs-maçons...

On est stupéfié de voir des pays catholiques - disons comme le Valais - comme tous les pays catholiques de la Suisse, comme la France, comme l'Italie, comme l'Espagne, comme l'Irlande, comme tous ces pays catholiques qui sont à 8O%, 85% catholiques, qui sont dirigés par des francs-maçons, qui sont dirigés par des ennemis de l'Eglise. Comment est-ce possible ? Comment ces gens-là ont-ils pu arriver à. dominer des pays à grande majorité catholique, des gens qui ne sont pas chrétiens, des gens qui veulent détruire la famille chrétienne; qui introduisent des lois qui démolissent l'enseignement chrétien, qui démolissent les écoles chrétiennes; qui introduisent toutes ces initiatives abominables que nous voyons, comme ces discothèques qui se multiplient partout maintenant dans tous les villages. (Ces gens) qui introduisent par conséquent dans la législation, l’avortement, la contraception, qui supportent la drogue, qui ne poursuivent pas la pornographie et qui acceptent ces films abominables contre Notre Seigneur Jésus-Christ. Voilà des petits groupes de gens qui sont contre Notre Seigneur Jésus-Christ et qui dominent des nations chrétiennes.

Est-ce possible ?

Comment expliquer cela, comment expliquer que dans un pays à 80%, 85% de catholiques, ce soient des gens contre l'Eglise catholique, qui sont contre Notre Seigneur, qui dominent et dirigent tout le monde ?

Je pense que c'est parce que les catholiques s'imaginent qu'ils ne doivent pas entrer dans les fonctions publiques. Ils ont peur de s'immiscer dans les fonctions publiques. Sans doute ils ont raison dans la mesure où ils devraient participer à des choses qui sont mauvaises et contribuer à des choses qui sont mauvaises. Mais s'ils le font au contraire pour empêcher les choses mauvaises de se réaliser, ils doivent se manifester; ils doivent prendre des responsabilités pour le bien des âmes, pour faire régner Notre Seigneur Jésus-Christ dans la législation.

Il me semble qu'il y a là une déficience et peut-être une incompréhension du devoir des catholiques, catholiques fidèles. Il faudrait que dans des villages à 80% catholiques encore et qui ont encore des convictions à 90%, ce soient de bons catholiques qui dirigent le village, qui prennent des responsabilités communales. La même chose dans les Etats. Il ne faut pas avoir peur de prendre des responsabilités. Ce n'est pas là faire de la mauvaise politique, ce n'est pas faire de la politique de parti, c'est tout simplement chercher le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, le règne social de Notre Seigneur.

Faire un bon vote...

Alors nous devons prier pour cela et encourager tous ceux de nos amis que nous connaissons, toutes nos connaissances qui sont capables de prendre des mandats dans les communes, dans les cités, dans l'Etat, de se présenter. Et puisque désormais, nous avons vu l'initiative qui a été provoquée par (certains)de nos amis, ce petit journal qui a dernièrement paru et qui s'appelle Controverses, dans lequel nos confrères prêtres, aussi, se sont engagés d'une certaine manière; eh bien, c'est là, à mon avis, une très bonne initiative qui peut éventuellement servir, au moment d'un vote, pour être distribué dans les familles, partout, pour être encouragé à faire un bon vote, le vote pour Notre Seigneur Jésus-Christ. Sans faire de partis spéciaux, mais qu'ils soient, comme le dit saint Pie X , le parti de Dieu, le parti de Notre Seigneur Jésus-Christ.

C'est là, il me semble, ce que cette fête du Christ-Roi nous rappelle et nous demande d'agir courageusement. Comme le disait Jeanne d'Arc, n'est-ce pas, dans son combat : Nous combattons, nous prions et Dieu donnera la victoire.

On dit : Oh, c'est impossible !... On ne pourra pas. C'est trop difficile; jamais nous n'arriverons à dominer les gens qui actuellement dirigent nos pays. Nous n'arriverons jamais à les renverser.

Le Bon Dieu est avec nous

Mais il faut compter sur la grâce du Bon Dieu. Le Bon Dieu est avec nous. Le Bon Dieu veut régner; le Bon Dieu veut le bien des âmes. Et si par conséquent, les catholiques s'unissent, prient, font des sacrifices et militent en faveur du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, il faut compter sur la grâce de Notre Seigneur, sur l'aide de la très Sainte Vierge Marie qui est forte comme une armée rangée en bataille, sur l'aide des saints, de saint Michel Archange, de tous les saints du pays, de saint Nicolas de Flüe, ici de saint Maurice, invoquons-les et demandons-leur de nous aider pour que Notre Seigneur Jésus-Christ règne dans nos pays, pour sauver les âmes des générations futures, sauver nos âmes et remettre notre pays sous le doux règne de Notre Seigneur.