Lettre aux amis et bienfaiteurs - avril 2021 : « à Son image et à Sa ressemblance »

Dieu est la vie de notre âme.

Chers amis et bienfaiteurs,

Le dimanche de Pâques en fin de journée, Notre Seigneur Jésus-Christ, ressuscité des morts, visita les dix apôtres dans le lieu où ils s’étaient terrés et leur dit : « Paix à vous ! Et, lorsqu’il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc à la vue du Seigneur. Et il leur dit de nouveau : Paix à vous ! Comme mon Père m’a envoyé, ainsi moi je vous envoie. Lorsqu’il eut dit ces mots, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit-Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 19-23).

Le pardon des péchés : tel est le fruit de la vie et de la mort de notre Sauveur qui est Dieu Lui-même. Notre Seigneur Jésus-Christ est venu sur cette terre non pas pour mettre fin au changement climatique ou à l’inégalité sociale, mais pour détruire la mort et restaurer l’homme dans la vie éternelle.

Vous voyez, au commencement, Dieu créa l’homme différent de toutes les autres choses qu’il avait créées au cours des six premiers jours. La différence est qu’il a fait l’homme à « Son image et à Sa ressemblance » (Gn 1. 26). « À Son image » signifie que l’homme est doté d’une âme éternelle. Les animaux en sont dépourvus, n’ayant que des instincts ; les animaux n’inventent pas de nouvelles manières de voyager, ou de chauffer ou climatiser leurs nids ou terriers. Mais l’homme est capable de ces choses parce qu’il a la faculté de penser. Les animaux aiment seulement par instinct, mais une femme peut aimer un criminel, même si celui-ci et son fils ou son époux.

« À Sa ressemblance » est d’un tout autre niveau. Il s’agit de la grâce sanctifiante. La « grâce » est un don gratuit, tandis que « sanctifiante » signifie rendre « saint » et que « saint » signifie être comme Dieu. Imaginez que vous ayez un chien et une baguette magique. Le chien est incapable de partager votre vie au-delà d’un niveau de base : vous pouvez le caresser et écouter ses jappements, mais lorsque vous lui exposez vos pensées sur le mouvement « Black Lives Matter », il paraît ne pas comprendre ; sa connaissance du théorème de Pythagore est pour le moins négligeable ; et même si vous l’emmenez avec vous à l’opéra, il ne serait pas apte à suivre l’intrigue du spectacle. Plus encore que tout cela, il mourra longtemps avant vous et cela mettra fin à votre relation. Toutefois, d’un simple coup de votre baguette magique, le chien peut se mettre à penser tout comme vous ; un autre coup de votre baguette, et ce compagnon canin vivra aussi longtemps que vous.

Dieu nous a créés en tant que Ses enfants chéris. Mais nous sommes humains et non pas divins. Par conséquent, nous ne pouvons simplement pas comprendre et aimer à une échelle divine. Un coup de « baguette divine » et nous voilà pourvus de la grâce sanctifiante, laquelle nous fait partager la vie divine ; un autre coup de cette même « baguette divine », et nous voilà comblés de dons surnaturels, notamment l’immortalité par laquelle nous pouvons vivre aussi longtemps que Dieu, c’est-à-dire pour toujours. Mais il y a quand même un accroc potentiel : parce que nous sommes doués de capacités intellectuelles, nous pouvons nous guider nous-mêmes ; cela signifie que nous sommes dotés de notre libre arbitre.

Dieu est la vie de notre âme, mais nous pouvons toujours nous détourner de lui, et cela, de la même manière que nous sommes « libres » de nous suicider. Alors Dieu a mis en garde nos premiers parents : le jour où vous commettrez le péché, vous vous couperez de moi et vous mourrez. Pourquoi ? Pour la même raison que vous mourrez si vous vous coupez d’oxygène ou de nourriture. Votre existence dépend de l’oxygène, elle dépend aussi de la nourriture. Mais plus encore, vous dépendez de Dieu. Si vous vous coupez vous-mêmes de Lui, vous mourrez. C’est pourquoi le péché mortel est justement appelé « mortel » ; parce que « mortel » signifie « mortifère ».

Si j’ai fait en sorte que mon chien vive longtemps, c’est parce qu’il peut ainsi partager ma vie. S’il choisit de rejeter ce don, il bousille tout cela. Ou encore, si je devenais un citoyen du Vanuatu, je recevrais alors les privilèges des fils naturels de ce glorieux archipel ; mais si je trahissais ma nation adoptive, je perdrais de ce fait même les privilèges que celle-ci m’avait octroyés.

Apprends ceci, ô homme qui désire être préservé de la souffrance et de la mort : la cause première de la mort corporelle est la mort de l’âme ; la cause de la mort de l’homme est le péché. Le Sauveur du monde surgit dans la pièce où se terrent Ses apôtres ; il respire et annonce la bonne nouvelle, la meilleure nouvelle en fait que le monde eut jamais entendue : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ».

Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie la fin de la souffrance et de la mort, parce que la racine de la mort a été détruite, que le tronc et les branches de la mort pourriront et mourront également. Jésus-Christ a détruit la mort sur la Croix et prodigue à tous les croyants l’antidote du Baptême et de l’Absolution. Je suis ainsi devenu un membre de Son Corps ; si je marche à Sa suite au Calvaire, je Le suivrai également à Pâques ; et moi aussi, ce jour-là, je ressusciterai dans ma propre chair, glorieux et immortel, pour ne plus jamais mourir.

Abbé David Sherry,
Supérieur de district