Lettre aux amis et bienfaiteurs - décembre 2016

Fatima et Luther

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Le prophète Jérémie avait bien raison : « Toute la terre est en désolation car il n’y a personne qui réfléchisse dans son cœur » (Jér., XII, 11). Les événements tragiques et scandaleux qui se suivent en avalanche dans la sainte Église ne peuvent nous laisser indifférents. Il faut réagir au risque de collaborer, au moins par notre indifférence, à la destruction de l’Église.

Il y a cent ans, l’ange de Fatima demandait aux enfants des actes de réparation pour les profanations eucharistiques : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu ». Aujourd’hui, il nous demanderait certainement des actes de réparation pour les outrages horribles qui se font contre la sainte Église, Corps Mystique de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

En 1517, devant des problèmes qui se passaient dans l’Église, Luther réagit de façon intempestive, orgueilleuse, et en révolté. Suite à l’humanisme mondain des XIVe et XVe siècles, la ferveur s’était refroidie chez beaucoup. Quand on pense que le nouveau converti, Ignace de Loyola, à la même époque faisait apprendre aux Espagnols qu’il catéchisait le catéchisme de base - les Dix Commandements, le péché, la grâce - , exhortait des religieuses contemplatives à revenir à leur règles et à la stricte vie cloîtrée, c’est que le relâchement était très répandu. En Allemagne, Luther, ce moine augustinien, lui, réagit à cet état de choses, sous apparence de bien, au nom de l’Écriture, de la Sola Scriptura, de façon violente, mettant le pays à sang et à feu en approuvant le divorce, en vidant les monastères, en encourageant le mariage des prêtres et des âmes consacrées, en éliminant six des sept sacrements, et en entraînant une partie notable de l’Église dans le schisme. Ce fut une vraie révolution qui dure jusqu’à ce jour. Il est par conséquent inimaginable, inconcevable, surtout pour le chef de l’Église, de vouloir célébrer un tel révolutionnaire. Parce nobis, Domine! « Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. »

D’autres eurent une tout autre réaction devant le même état de tiédeur qui régnait un peu partout. Au lieu de se révolter et de déchirer l’Église, ils se sanctifièrent et se consacrèrent au salut des âmes, en en faisant entrer par millions dans le giron de l’Église romaine. Ainsi ce furent les nombreux saints du XVIe siècle, plusieurs d’entre eux des fondateurs d’Ordres : les saints Ignace de Loyola, François Xavier, Jean de Dieu, Jérôme Émilien, Philippe Néri, Pierre d’Alcantara, Pie V, avec sainte Thérèse d’Avila et combien d’autres! Leur programme de réforme pourrait se résumer ainsi : « Combattons la tiédeur, l’hérésie et le vice par la ferveur, la vérité et la sainteté ».

En 1917, quatre cents ans plus tard, parmi les nombreux aspects de l’histoire de Fatima, la très Sainte Vierge annonçait aux enfants une autre crise terrible de l’Église qui se polariserait autour du pape. Il est nommé plusieurs fois dans le secret du 13 juillet, et entre autres on y annonce « des persécutions contre l’Église et le Saint-Père » qui lui-même « aura beaucoup à souffrir ».

On le voit bien : quand la papauté est secouée, c’est vraiment toute l’Église qui est secouée. D’un côté, il faut malheureusement déplorer et condamner certains des actes et des paroles du Pape François, mais de l’autre, il ne faut pas pour autant condamner la papauté. Ce serait faire le jeu de l’ennemi, qui depuis 2000 ans cherche à y porter atteinte. L’Église repose sur ce roc. Le détruire, c’est se détruire. Ce serait couper la branche sur laquelle on est assis.

Dans ses Mémoires, Lucie nous apprend que la petite Jacinthe, suite à la vision du 13 juillet, ayant compris combien le Saint-Père avait besoin de prières, ajoutait « chaque fois qu’elle offrait ses sacrifices à Jésus : ‘ Et pour le Saint-Père’. Après le chapelet, elle disait toujours trois Ave Maria pour le Saint-Père ». La pensée du Saint-Père revenait constamment à l’esprit des trois petits voyants. Avec le souci des pécheurs, la vue terrifiante de la guerre à venir, ce fut l’une de leurs préoccupations majeures.

En 1936, Notre-Seigneur disait à sœur Lucie, au sujet du Pape et de la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, cette phrase lourde de sens : « Le Saint-Père! Priez beaucoup pour le Saint- Père. Il la fera, mais ce sera bien tard ».

Et dans une lettre au P. Aparicio, le 2 mars 1945, sœur Lucie laisse clairement entendre que les grandes souffrances du Saint-Père annoncées par le Secret et sans doute aussi les visions de Jacinthe concernaient encore l’avenir : « Là-bas [au Brésil], écrit-elle, prie-t-on pour le Saint-Père? Il est nécessaire de ne pas cesser de prier pour Sa Sainteté. De grands jours d’affliction et de tourmente l’attendent encore ». (cf. Toute la Vérité sur Fatima, vol. 2, pp. 77-78)

Par conséquent, en réparation pour le scandale de la visite du Pape en Suède en honneur de Luther le 31 octobre dernier, nous aurons dans toutes les chapelles du district du Canada une Heure Sainte d’ici la fin de l’année 2016.

Je profite de cette lettre mensuelle pour souhaiter à tous nos lecteurs un saint temps de l’Avent et de saintes Fêtes de Noël.


Nouvelles du District

 

  • La rentrée dans les écoles de la Fraternité au Canada :

    École Sainte-Famille, Lévis : 70 élèves (primaire mixte, secondaire garçons)

    Our Lady of Mount Carmel Academy, New Hamburg, Ontario : 65 élèves (primaire mixte, secondaire-internat garçons)

    St John Bosco Academy, Calgary, Alberta : 89 élèves (de la 1ère à la 9e années, mixte)
  • Bénédiction du nouveau séminaire des États-Unis, le 4 novembre dernier : Une délégation de 11 personnes du Québec s’y rendit pour représenter le Canada. Ils se sont ajoutés aux plus de 1000 personnes qui se trouvaient aux côtés du Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pie X et de plusieurs membres du Conseil Général ainsi qu’une bonne cinquantaine de prêtres.
  • Vocation canadienne : Un jeune homme est entré dans ce nouveau Séminaire de Dillwyn, en Virginie de l’Ouest, le 7 novembre dernier, pour y éprouver sa vocation : Joseph McManus, de Toronto. Soutenons-le de nos prières.

Bien vôtre, au service de Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre seul Sauveur.

Abbé Daniel Couture

Supérieur de District