Lettre aux amis et bienfaiteurs - Janvier 2018

Noël : une fête publique

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Ces belles fêtes de la nativité du Sauveur que nous célébrons ces jours-ci, et cette nouvelle année qui commence, manifestent clairement le côté public, extérieur de notre sainte religion. Le libéralisme ambiant cherche par tous les moyens à réduire la religion au for interne, à la conscience personnelle, à une question d’opinion privée.

Le retour de Noël chaque année et le calendrier grégorien que le monde international suit procla- ment ouvertement le contraire. Par son incarnation, Notre-Seigneur est bel et bien entré dans l’histoire humaine, dans la politique, la géographie, dans le temps dans lesquels nous vivons tous.

C’est par obéissance au recensement du césar Auguste que Marie et Joseph se rendirent à Bethléhem et que la prophétie de Michée trouva son accomplissement. D’ailleurs, la Palestine se trouvait sous tutelle romaine depuis près de 70 ans avant la naissance du Sauveur. Ce qui avait aussi été prophétisé plus de 2000 ans auparavant par le vieux patriarche Jacob, mourant, entouré de ses 12 fils, sur les bords du Nil.

Ce sera encore en se soumettant à un ordre d’un gouverneur romain, Ponce Pilate, que Notre-Seigneur se soumettra à la mort de la croix, le Vendredi-Saint.

Une douzaine d’années après l’Ascension, par obéissance à son Maître, un simple pêcheur galiléen, saint Pierre, arrive à Rome et y installe ses quartiers généraux, au cœur même de l’Empire qu’il venait conquérir. Il n’était armé que de la grâce de Dieu et de la vérité révélée, et il les arrosa bientôt de son sang. Cependant, ce sang versé, avec celui de centaines de milliers, voire de millions d’autres, pendant les persécutions qui suivirent, réussit à conquérir la Ville. Tertullien, ce fougueux apologiste, le proclamera deux siècles plus tard : « Oui, nous sommes d’hier, hesterni sumus, et déjà nous remplissons vos cités, vos îles, vos châteaux, vos municipes, vos marchés, vos camps, vos tribus, vos curies, le palais, le sénat, le Forum : nous ne vous avons laissé que vos temples ! »

Noël, c’est le rappel que ce Divin Enfant a reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre, qu’il est le Roi des rois, comme la belle fête de l’Épiphanie le manifeste. C’est une fête publique.

Ce n’est pas surprenant alors de voir le monde et son prince tout faire en son pouvoir pour enlever Notre-Seigneur des fêtes de Noël. Ce sera l’exaltation du « père Noël », ce sera des souhaits pour « la sai- son des fêtes », ce sera des cartes de Noël qui n’ont absolument rien à voir avec la naissance du Sauveur… Que de fois nous avons reçu des cartes de Noël avec une photo de famille ? Cela devient une malheureuse coutume même chez nos bons catholiques. Noël, ce n’est pas la fête de nos familles, c’est celle du Sauveur ! Avons-nous même installé une belle crèche dans nos salons, au pied du sapin ? Noël sans la crèche n’est

plus Noël. Mais non seulement on essaie d’enlever le Sauveur et sa crèche de l’anniversaire de sa fête, mais chaque année on se moque de plus en plus de la crèche par des crèches osées comme celle du Vatican cette année, et parfois même blasphématoires.

Noël, c’est un événement public, ne nous lassons jamais de le dire. Une autre preuve toute simple, mais toute puissante par sa simplicité, c’est précisément le fait que nous sommes en 2018. Il est très intéres- sant de voir le calendrier grégorien, celui que nous suivons et qui nous rappelle l’année de la naissance du Sauveur, être le calendrier civil international adopté par pratiquement tous les pays sur le globe. Il est vrai qu’à l’intérieur de certains pays musulmans, bouddhistes, hindous par exemple, on trouvera un autre calendrier, mais dès qu’il s’agit de franchir les frontières, de prendre l’avion, de montrer un passeport, la norme universelle, c’est le calendrier du pape Grégoire XII, de 1582, dit grégorien. En d’autres mots, c’est le rappel de l’année de la naissance du Sauveur !

Cet Enfant dérange. En 1793, la France essaya de changer de calendrier pour éliminer la référence au Sauveur qu’on voulait détrôner. Ce fut des semaines de dix jours, des noms de mois des plus farfelus. Cela dura 13 ans, puis Napoléon Bonaparte accepta de revenir au calendrier grégorien. En 1966, le Sri Lanka essaya aussi d’imposer un calendrier bouddhiste, mais à cause de difficultés commerciales revint au calendrier grégorien cinq ans plus tard.

Notre-Seigneur veut le salut du monde entier et quiconque est de bonne volonté pourra, en remontant le cours de l’histoire, trouver la paix promise par les Anges de nos campagnes, et se retrouver, humble et contrit, au pied de la Sainte Crèche. Prions qu’il y en ait de plus en plus en ce nouvel an.

« Et le Paradis à la fin de vos jours ! »


Nouvelles du District

 

  • Sherbrooke, Québec : enfin, c’est le 8 décembre dernier que l’on put signer le contrat d’achat de cette magnifique église sainte Jeanne d’Arc dont vous pouvez voir des photos sur notre site internet. Les interventions de la Providence dans cette acquisition furent assez impressionnantes. L’ancienne chapelle de Sherbrooke achetée en 1985 était dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Or, malgré nos multiples efforts des derniers mois pour clore le contrat, c’est le jour de l’Immaculée Conception que le contrat fut signé. C’est saint Pie X qui béatifia sainte Jeanne d’Arc en 1909, et un des miracles qui fut nécessaire à sa cano- nisation fut obtenu à Lourdes. Deo gratias !

Abbé Daniel Couture

Supérieur de District