Lettre aux amis et bienfaiteurs - Novembre 2019

Remercions Dieu pour les missionnaires qui nous ont apporté la Foi !

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Chaque jour, à la préface de la Sainte Messe, nous exprimons notre profonde gratitude à Dieu d'une manière merveilleuse : « Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâce toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant... » La sainte messe est la Sainte Eucharistie, l'acte suprême de gratitude pour tous les dons, naturels et surnaturels, que nous avons reçus de Dieu. La sainte messe est une école où nous apprenons la grande vertu de gratitude.

Saint Paul a écrit qu'une marque des derniers jours serait un manque de gratitude : « Sache que, dans les derniers jours, il viendra des temps difficiles    Car les hommes seront égoïstes, … superbes, blasphémateurs, …ingrats, enflés d'orgueil, …ayant les dehors de la piété sans en avoir la réalité » (II Tim III, 1-5).

Le Synode de l'Amazonie, qui vient de s'achever, a été l'un de ces tristes événements où, parmi d'autres aspects scandaleux, de nombreux orateurs ont demandé pardon pour le travail accompli par les missionnaires pendant cinq siècles. J'ai vu la même chose en Asie, et ce rejet de l'histoire est aussi enseigné ici même dans les écoles publiques du Canada français.  Selon eux, les missionnaires auraient dû rester chez eux et ne pas imposer fièrement leurs croyances à ces bons sauvages. Kyrie eleison !

Nous arrivons ici à la pire sorte d'ingratitude, « à estimer le bienfait comme un méfait ». 

« Le premier degré d’ingratitude, » enseigne St Thomas, « c’est l’absence de récompense (au bienfaiteur) ; le deuxième, c’est le silence qui cache le bienfait reçu (ne pas dire merci); et le troisième, le plus grave, c’est qu’on le méconnaisse, par oubli ou de toute autre façon. – Et aux trois degrés négatifs de l’ingratitude se rattachent trois formes positives ; rendre le mal pour le bien ; décrier le bienfait ; estimer le bienfait comme un méfait. » 

Ainsi, en considérant l'œuvre d'évangélisation comme un méfait, c'est bien sûr Dieu lui-même qui est reconnu coupable. Pourquoi, en premier lieu, a-t-il envoyé son Fils sur terre ? Il y a quelques jours, dans l'épître du Christ-Roi, nous avons entendu l'Apôtre s'écrier : « Nous rendons grâce à Dieu le Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés de la puissance des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé ! » (Col I, 12-13).

Cette ‘ Église synodale ’ moderne peut certes avoir « les dehors de la piété », envers les peuples indigènes, mais elle n’en a pas « la réalité », elle nie la puissance de la grâce de Dieu nous délivrant de la puissance des ténèbres, de l'esclavage du péché, nous rendant fils de Dieu par baptême. Ces hommes d'Eglise ont vraiment honte de l'Evangile contrairement à St Paul.

Écoutez plutôt un chef indien qui était vraiment reconnaissant pour la foi qu'il a reçue.  L'histoire se déroule à Trois Rivières, le matin du jour où St Isaac Jogues et ses compagnons ont été pris en embuscade par les Iroquois, arrêtés, cruellement torturés et certains d'entre eux tués - dont le chef Eustache.  Nous sommes le 1er août 1641. Ils venaient de célébrer la Sainte Messe et de recevoir la Sainte Communion. 

Avant de partir, « les Hurons tinrent conseil, comme ils en ont l’usage dans les circonstances difficiles, afin des’encourager mutuellement. On vit là tout l’empire que la foi exerçait sur leur cœur. ‘Y aurait-il parmi nous,’ dit un des chefs, ‘quelqu’un qui consentirait à ne plus croire en Dieu, quand même il se verrait brûler par les ennemis ? Nous sommes chrétiens pour être heureux au Ciel, et non ici-bas sur la terre.’ Tous applaudirent à ce langage, et protestèrent que tels étaient aussi leurs sentiments.

Ahasistari (ie., Eustache) parla le dernier, et il le fit en héros chrétien : ‘Mes frères,’ leur dit-il, ‘si je tombe entre les mains des Iroquois, je ne puis espérer de vivre; mais avant de mourir jeteur demanderai ce que les Européens (ie., les Hollandais) ont apporté dans leur pays : des haches, des couvertures, des chaudières, des armes; et je leur dirai : ‘Ils ne vous aiment point; ils vous cachent la plus précieuse des marchandises que les Français nous donnent sans la vendre. Ils nous ont fait connaître un Dieu qui a tout créé, un feu éternel destiné à ceux qui l’offensent, un lieu de bonheur sans fin pour ceux qui le servent, où nos âmes et nos corps, qui doivent ressusciter, seront dans la gloire.’ 

Je leur dirai encore : ‘Voilà ma grande consolation. Exercez donc sur mon corps vos cruautés ; vous en séparerez mon âme par vos supplices, mais vous n’arracherez pas cette espérance de mon cœur.’  Puis, adressant la parole à Charles Tsondatsaa : ‘Mon frère,’ ajouta-il, ‘si Dieu permet que je sois pris par les ennemis et que tu leur échappes, retourne dans ma patrie, assemble mes parents, et dis-leur que s’ils ont de l’attachement pour moi et encore plus pour eux, ils embrassent la prière. Elle seule fortifie et console. Un jour, s’ils suivent le parti de la foi, nous serons réunis. Dieu, le maître de la vie, est donc toute mon espérance, et en quelque lieu que je sois, je veux vivre et mourir pour lui.’ » (Le R.P. Isaac Jogues, par le P. Martin, 1873, pp. 86-87)  Voilà des convertis vraiment reconnaissants !

Comme ces braves héros, rendons grâce à Dieu, « toujours et partout » pour le don immense de la foi que les missionnaires nous ont apporté au cours des siècles passés, en obéissant au commandement de notre divin Roi : « Allez donc dans le monde entier, enseignez toutes les nations ! Prêchez l'évangile à toute créature ! »

À la demande de notre Supérieur général, tous les fidèles, - que les enfants fassent aussi quelques sacrifices - sont encouragés à se joindre à nous pour une journée de jeûne le samedi 9 novembre et le 10 novembre, pour assister à la messe et chanter ou réciter les Litanies des Saints. Ces deux journées sont en réparation des abominations et de l'idolâtrie qui ont eu lieu lors du récent Synode à Rome.

N'hésitez pas à nous envoyer la liste des personnes décédées à mettre sur notre autel pendant tout le mois de novembre. Des aumônes pour les âmes des défunts peuvent être inclus, mais ils ne sont pas considérés comme des honoraires de masse.

Que Dieu vous bénisse tous.

Abbé Daniel Couture

Supérieur de district