Lettre aux amis et bienfaiteurs - Septembre 2019

La chaîne brisée

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Dans sa méditation sur les Deux Étendards, saint Ignace nous dit comment Lucifer, le chef des ennemis, « ordonne de manière menaçante à ses innombrables démons de jeter des filets et des chaînes. » (nn. 141-142).

Les filets et les chaînes sont les signes de mauvaises habitudes, de dépendances, de chantages et de tout ce qui peut donner le sentiment d'être pris moralement, spirituellement, dans notre réputation, ce avec l’impression d’être prisonnier, d’être impuissant à se sortir de là.

N'est-ce pas ce que saint Paul a lui-même vécu lorsqu'il s'est écrié : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. (…) Je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de ma raison et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres.Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom.,VII, 19, 23-24)

Saint Augustin, lui, dans ses Confessions, décrit sa lutte entre l'attrait pour la chasteté, nouvellement provoqué par l’exemple de tant de chrétiens chastes, et sa volonté enchaînée dans une effroyable passion de luxure.

« De quelles verges mes pensées n'ont-elles pas fustigé mon âme pour l'obliger à me suivre, moi qui tentais de marcher derrière toi ? Et elle se cabrait, elle se récusait sans parvenir à s'excuser. Toutes les raisons avaient été utilisées et réfutées, il ne lui restait qu'un tremblement muet, et elle redoutait comme la mort d'être réduite à s'écarter du courant de l'habitude qui l'épuisait à mort.

« Et pourtant, moi, adolescent malheureux à l'extrême, malheureux au seuil même de l'adolescence, j'étais allé jusqu'à te demander la chasteté. J'avais dit : Donne-moi la chasteté et la continence, mais ne le fais pas tout de suite. Ainsi j'étais malade et je me torturais, m'accusant moi-même avec plus d'âpreté que jamais, me roulant et me débattant dans ma chaîne jusqu'à ce qu'elle achevât de se rompre. »

Saint Paul vint à sa rescousse, lui qui savait que seule « la grâce de Dieu, par Jésus-Christ Notre-Seigneur » pouvait le délivrer du corps de la mort. Augustin, après avoir constaté son impuissance à se libérer par lui-même, eut l'humilité de l'admettre et de demander cette grâce divine qu'il reçut justement à travers les pages inspirées de l'apôtre.

Il entendit une jeune voix crier : « Prends, lis ! Je saisis le livre de l’Apôtre, l'ouvris et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux : Non, pas de ripailles et de soûleries, non, pas de coucheries et d'impudicités ; non, pas de disputes et de jalousies ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair dans les convoitises (Rom., XIII,13). Je ne voulus pas en lire plus, ce n'était pas nécessaire. À l'instant même, en effet, avec les derniers mots de cette pensée, ce fut comme une lumière de sécurité déversée dans mon cœur, et toutes les ténèbres de l'hésitation se dissipèrent. »

Ces histoires et tant d’autres du même genre sont une source de grande espérance aujourd’hui à la vue d’innombrables âmes captives de la dépendance à la pornographie, aux jeux sur ordinateur, à la drogue et à tant d’autres esclavages. La grâce de Dieu est toujours toute-puissante, ne l'oublions jamais, elle guérit et élève, elle peut absolument briser toute dépendance et faire des saints à partir de grands pécheurs. Cela se voit notamment à travers la pratique de la confession fréquente et bien préparée (c’est-à-dire avec un véritable ferme propos de ne plus pécher et d’éviter les occasions prochaines du péché), des communions ferventes et de la dévotion à Notre-Dame.

Notre Seigneur Jésus-Christ est venu justement pour briser cette chaîne de l'esclavage du péché, comme l'écrit saint Paul à plusieurs reprises dans ses épîtres. « La loi de l'esprit de vie, en Jésus-Christ, m'a délivré de la loi du péché et de la mort. » La liturgie aussi souligne ces deux aspects de la grâce : guérir et élever, comme lorsque nous demandons que la naissance du Sauveur « puisse nous délivrer, nous qui sommes tenus par le vieil esclavage sous le joug du péché » (Noël) et que, nous méritions par la résurrection « d'obtenir la liberté parfaite et de progresser vers la vie éternelle » (lundi de Pâques).

Il faut garder l’espérance. Courage !

Que Dieu vous bénisse !

Nouvelles du district

  • Nos prêtres étaient bien occupés cet été avec 6 retraites, 6 camps et 2 pèlerinages. Deo gratias!
  • Un troisième prêtre pour l’Académie Notre-Dame du Mont Carmel : Nous accueillons avec joie à l’école de garçons de New Hamburg, ON, Monsieur l’abbé William MacGillivray, Américain récemment ordonné. Nous l’assurons de nos ferventes prières pour son premier poste. Qu’il soit une source d’inspiration pour tous nos étudiants !
  • Changement de prêtres à l'École Sainte-Famille, Lévis :Nous remercions les abbés Bie Bibang et Pons pour les longues années passées à l'école (14 ans et 12 ans respectivement) et les assurons de nos prières pour leurs nouvelles affectations (Libreville et Phoenix). En même temps, nous souhaitons la bienvenue aux deux prêtres français qui les remplaceront, l’abbé Raphaël d’Abbadie d’Arrast et l’abbé Paul Perrot.  Ad multos annos !

Événements à venir :

  • 14 septembre à Toronto : Conférence publique sur le Saint Suaire, par le Dr J. Jackson, PhD, spécialiste mondial. Contactez le prieuré de Toronto pour plus de détails.
  • 20-22 septembre : Congrès pour les Jeunes, par le Fatima Center, à Cleveland, USA. Contactez le prieuré de Toronto.
  • 27-28 septembre : Pèlerinage aux Martyrs Canadiens, Midland.
  • 12-13 octobre : ​​Congrès JQCR àQuébec.
  • 12-20 octobre : ​​Visite de Mgr Fellay à Lévis, Winnipeg et Langley.

 

Bien vôtre en Marie Immaculée,

Abbé Daniel Couture